Lettre ouverte à mes camarades de gauche

Publié le par Jacques PARENT

 
L’Assemblée Nationale vient de débattre sur le bouclier fiscal. 1081 personnes, les plus riches du pays, vont se partager 272 millions d’euros, soit environ 250.000 € par personne, et 3076 vont recevoir 169 millions d’euros, soit environ 55.000 € par tête ! A cela, il faut ajouter les mesures qui permettront à 20.000 Français, toujours les plus riches, d’économiser chacun 80.000 €, grâce à la réduction des frais de succession. Et ce n’est pas fini : si elle n’est pas modulée, la défiscalisation des intérêts d’emprunt pour l’acquisition d’un logement fera gagner 16.000 € à l’acheteur d’un hôtel particulier et 95 € à celui qui acquière un simple appartement de 4 pièces !
D’un côté, Martin Hirsch, héritier de l’abbé Pierre, fait voter 25 millions d’euros pour les plus déshérités et de l’autre, Christine Lagarde, défenseur des nantis, fait octroyer 13 milliards d’euros pour les plus favorisés, bien moins nombreux. Voilà la réalité de la politique de Nicolas Sarkozy.
Pourquoi l’opinion ne réagit-elle pas, alors qu’au sein de l’hémicycle, ces dispositions troublent certains élus de droite ?
Parce que Nicolas Sarkozy est très habile. Avec son concept de large ouverture, il fait totalement oublier la réalité de sa politique, comme il a su faire oublier pendant la campagne qu’il était l’héritier des 12 ans Chirac. Ce “show man” s’est même payé le luxe, lors de la fête républicaine du 14 juillet, de cannibaliser Dominique Strauss-Khan, candidat à la présidence du Fonds Monétaire International (FMI). Le Président de la République et son Premier Ministre savent très bien que la rentrée sociale ne sera pas facile pour eux et que les municipales de mars 2008 sont à haut risque pour la droite. Alors le petit Napoléon fait diversion !
En débauchant Bernard Kouchner, Martin Hirsch, Dominique Strauss-khan, Jack Lang..., en lançant des noms comme s’ils étaient acquis : Hubert Védrine, Robert Hue, Claude Gayssot, Laurent Fabius..., en récupérant au Ministère de la Défense un proche de François Bayrou, Nicolas Sarkozy donne pour le moment à l’opinion une bonne image de sa présidence et prépare les moments difficiles. En effet, les députés UMP n’arrêtent pas de le rejeter: “Tous ceux qui nous rejoignent et travaillent avec nous, le fort c’est la base de notre projet”. Le jour où l’opinion s’apercevra de la réalité de sa politique, le président UMP rappellera qu’il est fortement soutenu par des personnalités de gauche et le piège se refermera sur elles de façon encore plus éclatante qu’aujourd’hui.
Vous, hommes et femmes de gauche, ne soyez pas écœurés et démobilisés, ne soyez pas désemparés : ce n’est pas parce que quelques-uns trahissent leur camp et abandonnent leurs convictions que la gauche et le Parti Socialiste sont totalement contaminés par le sarkozysme. Soyons au contraire patients et combatifs : le temps où l’opinion ouvrira les yeux, arrivera plus vite qu’on ne le croit ! Et il emportera dans l’oubli celles et ceux qui ont répondu personnellement aux sirènes du Président de la République.
Préparons-nous donc pour les Municipales. En mars 2008, elles seront très politiques !
Jacques Parent,
Secrétaire de la section cantonale du Parti Socialiste

Publié dans Politique Nationale

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