Lettre ouverte aux élus de Merville
Deux poids, deux mesures :
une situation devenue intolérable !
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus de la majorité,
En tirant le bilan du Conseil Municipal du 28 juin dernier, nous estimons que l’attitude de votre Municipalité est profondément injuste.
Si nous contestons parfois le bien-fondé de certains projets, nous vous rappelons que notre liste d’opposition sait être constructive, en reconnaissant bon nombre de vos initiatives. En effet, nous votons :
- pour le budget du centre Culturel Robert Hossein,
- pour le centre communal d’action sociale,
- pour le fonctionnement des centres de loisirs municipaux,
- pour la subvention de l’office de tourisme,
- pour l’aide au salon de l’habitat,
- pour l’atelier municipal de théâtre,
- pour le cyber-centre,
- pour les travaux de l’église, en regrettant toutefois le manque d’entretien
régulier de ce patrimoine local depuis 35 ans, ce qui a entraîné une dépense
de 1,8 millions d’euros…
Par contre, votre liste majoritaire est sur certains sujets particulièrement sectaire. En effet, vous adoptez à l’égard de certaines associations locales une politique inégalitaire qui est devenue parfaitement intolérable.
Lors du dernier Conseil Municipal, vous avez transformé le sens de la demande du Président de «Sac au Dos», Jean-Claude Laforge, qui avait sollicité un rendez-vous pour vous expliquer sa demande. L’association n’a en aucune façon réclamé une subvention pour sauver des emplois. Elle n’a fait que demander, au nom de l’intérêt général, une contribution juste et équitable pour le développement de son atelier de création de costumes qui est situé avenue Clémenceau, dans des locaux loués à Monsieur Bruno Caudron, devenus aujourd’hui trop exigus.
Nous vous rappelons que cet atelier d’insertion emploie une dizaine de bénéficiaires du Revenu Minimum d’Insertion dans le cadre de contrats à durée déterminée. Si «Au cas où» n’existait pas, il y aurait 10 demandeurs d’emploi supplémentaires à Merville. Chaque mois, au moyen de financements accordés par l’Etat, le Conseil Général et la CAF, 10.000 euros de salaires et de charges sont versés aux personnes, soit 120.000 euros par an. Une demande de subvention de 8.200 euros ou des locaux plus vastes pour mieux faire travailler des Mervilloises, est donc tout à fait justifiée. «Sac au Dos» ne vous a jamais demandé une subvention pour cause d’arrêt des aides de l’Etat.
Si vous vous étiez intéressé au fonctionnement de l’atelier, autrement qu’en achetant un costume de père Noël (il y a trois ans !), vous auriez constaté qu’il s’agissait d’une structure conventionnée par la Direction du Travail dont le but est de permettre aux personnes de trouver un emploi à l’extérieur de l’association. Il n’a jamais été question de pérenniser les emplois à l’interne.
Si vous avez pérennisé les emplois-jeunes municipaux, sachez que tous les emplois-jeunes embauchés en Contrat à Durée Déterminée au sein de «Sac au Dos» l’ont également été. Votre argument des emplois-jeunes est complètement décalé au regard de la demande de l’association. Il donne l’impression qu’il vous fallait absolument trouver une excuse pour refuser la demande.
Pour mémoire, il pleut depuis des mois dans le Centre Social Jacques Brel et les travaux sont toujours repoussés ! Par contre, de nombreux travaux électoralistes voient le jour ici et là !
Vous revenez sans cesse sur l’aide accordée à «Sac au Dos» que vous estimez à environ 15.000 euros (mise à disposition de locaux et subventions pour les activités de 1229 euros), comme s’il s’agissait d’un effort exceptionnel. Nous vous rappelons que le Centre Social Jacques Brel est reconnu et agréé par la CAF d’Armentières et le Conseil Général du Nord. Avec des aides conséquentes, il crée des emplois et génère des activités pour un budget annuel d’environ 560.000 euros.
Comparons d’une part, l’activité et l’emploi et d’autre part, les subventions accordées à l’office du tourisme, au centre communal d’action sociale, au centre culturel Robert Hossein, au salon de l’habitat, aux centres de loisirs municipaux…, et vous verrez que votre subvention de 15.000 euros n’est absolument pas juste. Pour votre information, la ville de Sailly-sur-la-Lys (4000 habitants) a confié à «Sac au Dos» le soin de gérer son Centre Social. Sur un budget de 520.000 euros, la ville lui apporte un appui de 300.000 euros ! Vous pouvez facilement vérifier ces chiffres : comme la CAF et le Conseil Général, vous êtes membre de droit du Conseil d’Administration de l’association. A ce titre, vous recevez les invitations, les budgets, les comptes-rendus…
Deux poids, deux mesures ! C’est également le cas pour les «malheureux» 300 euros que vous avez accordés pour la première fois aux Ateliers Verts, association présidée par Bernard Debeugny, Maire de Neuf-Berquin. Sur les 40 personnes qui y travaillent, la moitié est de Merville. Est-il normal d’accorder une aide aussi dérisoire à une association d’insertion et dans le même temps, dépenser 19.504 euros pour les 4 bacs à fleurs en béton installés sur le place (4876 euros par bac) ? Au moyen de bois certifiés et de fers forgés, l’association aurait très bien pu, avec cette somme, rémunérer des Mervillois et faire quelque chose de bien plus esthétique, à l’image de ce qu’ont fait les ouvriers communaux sur la petite place du kiosque. L’association «Les Ateliers Verts» est reconnue en Flandre pour ses jardins au naturel, ses interventions dans les communes et son fascinage en saule tressé. La Communauté de Communes Flandre-Lys lui donne du travail. Pourquoi le Maire de Merville ignore t-il ainsi le travail de ses concitoyens ?
Il est tout à fait regrettable que vous n’ayez toujours pas donné suite à la demande de Gilbert Petitprez de modifier les statuts de la CCFL dont vous êtes le Vice-Président chargé de l’action économique. Suite à la fermeture des établissements Madeleine, l’Association Intermédiaire Relais Emploi Merville et Environs, aujourd’hui présidée par Jean-Paul Goudaliez, a dû assumer un impayé de 15.000 euros, alors qu’elle avait payé tous les salariés. Vous regrettez cette situation, mais ne faites rien pour y remédier. De plus, pour vous justifier, vous évoquez une impossible rétroactivité de l’aide susceptible d’être accordée. Sachez que pour préserver les chantiers d’insertion des Ateliers Verts, les élus des Communautés de Communes, toutes tendances politiques confondues, ont augmenté de 30.000 euros leurs subventions annuelles, avec un effet rétroactif au 1er janvier de cette année. Quand on veut, on peut !
En espérant qu’à l’occasion d’un prochain Conseil Municipal, vous reviendrez sur ces décisions injustes, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus, l’expression de nos salutations distinguées et l’assurance de notre dévouement pour les Mervillois.
Les conseillers municipaux de l’opposition :
Jean-Paul Pinchon, Evelyne Deloux, Véronique Follet, Virginie Govaere,
Evelyne Collier, Jacques Parent